Conséquences du wokisme
Est-il raisonnable d’alerter un public français sur le wokisme ? La prévention, selon le vieil adage, vaut toujours mieux que la réparation, il suffit de jeter un œil de l’autre côté de l’Atlantique pour se persuader que la vague qui vient des Etats-Unis est capable de causer des désastres potentiellement irréversibles.
L’exemple de la faculté d’Evergreen, dans l’état de Washington, est édifiant en ce qu’il concentre l’ensemble des dérives du wokisme : hyper-susceptibilité et égocentrisme poussés à leur extrême, harcèlement de professeurs, qui en l’espèce, détruisent l’institution gangrénée par des luttes qui l’éloignent de sa fonction première et isolent les individus dans leurs particularismes : les noirs avec les noirs, les femmes avec les femmes, les transexuels avec les transexuels, puis les femmes noires avec les femmes noires, puis les femmes noires transexuelles avec les femmes noires transexuelles, etc.
Cette dérive n’est peut être qu’un épiphénomène, pourtant la logique qui pousse à ce genre d’extrémités fait son chemin dans les médias, les institutions et les entreprises. Ainsi, il devient courant pour les organisations, y compris en France, de céder aux pressions et à la vision “woke” dans leurs publicités, dans leurs produits, dans l’appréhension de leurs politiques RH ou RSE, pour ne pas blesser une sensibilité ultra-active qu’elles imaginent majoritaire.
Au final, c’est la société civile dans son ensemble qui cède à un certain chantage, et institutionnalise ainsi un mode de pensée politisant à outrance et développant l’intolérance au débat et la contradiction.
Face à ce phénomène, face à une quête de justice et d’égalité qui peut être légitime tant qu’elle accepte la confrontation et le débat, chacun peut et doit agir, et défendre à son échelle les principes de liberté, d’universalisme et de démocratie, quel que soit sa sensibilité politique. C’est le sens de la démarche portée par Marianne & Cie.