Petite histoire du wokisme

Le wokisme vient du verbe anglais “wake” signifiant “éveillé”. Il émerge dans un contexte de revendication sociale au cours des années 60, à l’époque des mouvements afro-américains luttant pour les droits civiques dans un pays, les Etats-Unis, où la ségrégation entre noirs et blancs imprègne la culture et les institutions.

Le terme est revenu dans les années 2010, à l’occasion de mouvements sociaux contre les violences policières sur les noirs américains, notamment le mouvement Black Lives Matter en 2014. Depuis, il s’est étendu aux causes des militants néo-féministes ou LGBT.

Le terme “woke”, aujourd’hui, désigne le fait d’être conscient des discriminations sociales et raciales perpétrées par les sociétés occidentales envers les minorités ethniques, sexuelles et confessionnelles. Il rassemble l’ensemble des mouvements contemporains qui militent pour l’égalité des droits et la fin des discriminations envers les minorités évoquées.

Au-delà des mouvements militants actifs et organisés, on parle de “culture woke” pour désigner la perméabilité des esprits et des institutions aux postulats de la pensée woke. La radicalité exprimée dans de nombreux faits divers “wokes“ suscite de vives critiques, en particulier chez les anglo-saxons – dans son ouvrage “La Grande Déraison : race, genre, identité” paru en 2019, le britannique Douglas Murray critique le mouvement en ces termes : “Il serait ridicule de supposer que la sexualité et la couleur de peau ne signifient rien. Mais partir du principe qu’elles signifient tout nous sera fatal”.

Il n’empêche que le wokisme progresse dans le débat public et dans les sphères d’influence médiatiques, politiques, culturelles et sociales. C’est la raison pour laquelle J-M. Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale tire la sonnette d’alarme. Le colloque organisé à la Sorbonne les 7 et 8 janvier 2022 traduit la préoccupation croissante des pouvoirs publics qui s’inquiètent, à raison, de l’influence délétère du wokisme dans les universités françaises. Il est même souhaitable que cette défiance s’étendent à l’ensemble des institutions, publiques ou privées, toutes menacées.